Si les systèmes fiscaux français et suédois sont globalement assez proches, ne serait-ce que par le montant élevé que chacun de ces états prélève pour satisfaire ses besoins, ils divergent en revanche en matière immobilière.

Le système suédois est simplissime : en cas de plus-value, vous payez une taxe de 22% sur votre gain, qu’il s’agisse de l’habitation principale ou d’une résidence secondaire.

Le système français est à rebours : vous payez l’impôt à l’entrée, lors de l’acquisition. De l’ordre de 6% du prix d’achat, ce prélèvement concerne aussi bien le logement principal que secondaire (sauf les biens neufs qui bénéficient d’une fiscalité attractive). En revanche, lorsque vous vendez votre résidence principale, vous n’êtes redevable de rien, quel que soit le montant de la plus-value réalisée. Pour ce qui concerne les habitations secondaires, le fisc français prélève un impôt sur la plus-value dont le montant varie selon la durée de détention.

Faisons l’hypothèse d’un appartement acheté 250 000 € et revendu quelques années plus tard 320 000 €. Le contribuable français verse à l’état 15 000 € lors de l’achat (6% du prix), rien à la revente. Le contribuable suédois ne paie rien lors de l’achat mais doit verser 15 400 € lors de la revente (22% d’une plus-value de 70 000 €).

J’ai volontairement choisi des valeurs pour lesquelles les résultats sont identiques quel que soit le pays. En modifiant les paramètres, on constate que ce n’est que lorsque la plus-value est supérieure à 27% que le Français verse moins à l’état que son homologue suédois. Dans tous les autres cas de figure, en particulier en cas de récession ou de stagnation du marché, le Suédois est moins taxé.

Le système suédois a le mérite de la simplicité et de la cohérence : un même impôt, qu’il s’agisse d’une résidence principale ou secondaire, seulement si vous avez réalisé une plus-value !

Le système français est complexe et défie toute logique économique et fiscale : l’impôt est basé non sur un éventuel gain mais sur le prix d’achat, indépendamment du fait que, lors de la revente, vous réalisiez ou non une plus-value. Qui plus est, l’assiette est réduite puisque l’impôt ne concerne pas la résidence principale.

Conclusion : l’état suédois perçoit davantage de revenus tout en utilisant un système plus lisible (un seul taux, pas d’exceptions) et plus juste (pas de plus-value égale pas d’impôt) par rapport au système compliqué et absurde (peu importe que vous gagniez ou non de l’argent) imposé par l’état français. De ce fait, le système suédois favorise la mobilité tandis que le système fiscal français privilégie la détention.